Maroc:Très actif sur le front diplomatique, le mouvement sahraoui vient d’adhérer aux Conventions de Genève
Mhamed Khadad:
«L’ONU doit faire respecter le droit à l’autodétermination du peuple
sahraoui.»Image: DR
06.10.2015
A la fin de
l’été, le Front Polisario, qui conteste le droit du Maroc à exercer son emprise
sur le territoire du Sahara occidental, a annoncé qu’il avait formellement
adhéré aux Conventions de Genève. Une première pour un mouvement armé. Rabat
n’a pas du tout apprécié que la Suisse, Etat dépositaire des Conventions,
entérine une démarche qui renforce la légitimité et la représentativité des
Sahraouies au sein des instances internationales. Mhamed Khadad, coordinateur du
Front Polisario avec l’ONU, est l’un des artisans de ce succès diplomatique.
Pourquoi teniez-vous tant à adhérer aux Conventions de
Genève?
Parce que
nous voulons, en tant que mouvement de libération, mener notre combat sur le
terrain du droit international et obtenir l’organisation d’un référendum
d’autodétermination. A deux reprises depuis 1975, nous avons déclaré que nous
nous engagions à respecter les Conventions de Genève. Nous avions effectué des
démarches en 1989 auprès de la Suisse, Etat dépositaire, pour que cela soit
acté dans les formes légales. A l’époque, notre démarche n’a pas été prise en
considération parce que le Maroc n’avait pas adhéré lui-même à ces Conventions.
Il l’a fait en 2011, c’est pour cela que nous avons réitéré notre demande et
qu’elle a été, cette fois, prise en compte.
Est-ce que les choses bougent?
L’ONU doit
faire respecter le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Elle s’y est
engagée et doit même fixer une date. En juillet 2015, l’Union africaine a
rappelé à la communauté internationale qu’elle devait tenir ses engagements.
Nous vivons une occupation et nous mènerons toutes les actions en justice
nécessaires pour faire respecter notre droit et aboutir à une solution juste et
définitive.
Quelle est la prochaine échéance?
L’envoyé du
secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, s’est
rendu sur place, il va remettre son rapport au début du mois de novembre. Nous
espérons une visite de Ban Ki-moon en décembre dans la région.
Le Maroc vous accuse de faire le jeu des terroristes
islamistes. Que répondez-vous?
Depuis le
début du conflit, le Maroc nous traite tantôt de communistes, tantôt de
terroristes islamistes. C’est de la propagande. Le Front Polisario n’est pas
une passerelle avec les terroristes islamistes. Le Mujao nous a attaqués. Le
problème du Sahel, c’est la drogue et le cartel de Gao.
Ce conflit n’est-il pas un frein au développement de la
région?
Evidemment
que cette situation freine le développement de la région. Mais le premier enjeu,
c’est la démocratie.
sur leur
territoire. Cette décision a entraîné un véritable cataclysme jusqu’au sommet
du royaume. Tous les partis politiques font front commun pour dénoncer cette
«immixtion inacceptable» dans les affaires du pays.
C’est le deuxième
succès diplomatique du Front Polisario après son adhésion aux Conventions de
Genève (lire ci-dessus). Il y a quelques semaines, Rabat manifestait sa colère
auprès des autorités suisses. Maintenant, c’est le soutien des autorités
suédoises au mouvement sahraoui qui est source de crispation. A Rabat, on est
d’autant plus furieux que l’Etat marocain ne dispose pas lui-même de
représentation en Suède. Ce coup de froid diplomatique a entraîné le blocage de
l’inauguration du premier magasin Ikea du Maghreb, qui devait ouvrir ses portes
il y a quelques jours à Zenata (Casablanca). Officiellement pour un problème de
«certificat de conformité».
La réaction de la Suède ne s’est pas fait attendre.
Plusieurs enseignes ont stoppé à leur tour «l’importation et la vente des
produits agricoles provenant du Sahara». Le boycott n’affecte pas seulement les
produits agricoles, mais aussi d’autres produits comme le poisson. Ancienne
colonie espagnole majoritairement contrôlée par le Maroc, le Sahara occidental
est revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario. Rabat propose une
large autonomie sous sa souveraineté tandis que le Front Polisario, soutenu par
Alger, réclame un référendum d’autodétermination. (TDG). Publié par Sahara Press Service
__________________________________________________________
COMMENTAIRE:
Cher Khadad, pourquoi ne pas avoir mis les
points sur les « I » Le FPolisario n’est pas l’approvisionneur des insurgés
partout dans le monde, la majorité des insurgés en Lybie et en Syrie sont
marocains, et comme ils sont très
fidèles à Emir el Mouminine (le roi), aucun d’eux ne
peut s’incorporer dans une affaire de
cette envergure sans le consentement du roi. Merci

No hay comentarios:
Publicar un comentario