Les prisonniers politiques
sahraouis de groupe de Gdeim Izik entament une grève de la faim
Salé (Maroc), 03 sept 2016 (SPS) Les prisonniers politiques sahraouis de
groupe de Gdeim Izik ont entamé vendredi une grève de la faim de 48 heures pour
demander le règlement de leur situation et protester contre les conditions
inhumaines et les mauvais traitements perpétrées à leur encontre de la part de
l’administration de la prison marocaine.
Les autorités marocaines ont procédé récemment au transfert de 21
prisonniers politiques sahraouis de groupe de Gdeim Izik depuis la prison de
Salé à El Aarjat, après l’annonce de la Cour de Cassation marocaine le 27
juillet 2016 du jugement des 23 condamnés du groupe de Gdeim Izik et le renvoi
de l'affaire devant une juridiction pénale de droit commun.
En novembre 2010, des affrontements ont éclaté au Sahara occidental,
lorsque les forces de sécurité marocaines ont démantelé un camp sahraoui à
Gdeim Izik où des milliers de Sahraouis manifestaient pour des revendications
sociales et économiques.
Des centaines de sahraouis ont été arrêtés et 25 d'entre eux ont été
condamnés par un tribunal militaire à des lourdes peines d'emprisonnement
allant de 20 ans à la perpétuité.
Les prisonniers politiques sahraouis avaient mené
plusieurs fois, des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération
arbitraire et leur jugement inéquitable.
Des organisations internationales, ainsi que les familles des prisonniers
avaient, à plusieurs occasions demandé un procès équitable, conformément au
droit international dans ce dossier, puisqu’il s'agit de détenus politiques,
rappelle-t-on.
De son côté, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme avait
exprimé son inquiétude face aux rapports attestant que les accusés sahraouis
avaient été torturés et maltraités pendant leur détention provisoire.
"Le recours aux tribunaux militaires ou d'exception pour juger des
civils soulève de sérieux problèmes quant à l'équité, l'impartialité et
l'indépendance de l'appareil judiciaire" avait déclaré le porte-parole du
Haut-Commissariat onusien.
Trois ans après le verdict du procès, la cour de cassation marocaine, a
ordonné la tenue d’un nouveau procès devant une juridiction civile. (SPS)
Publié par Sahara Press Service