SAHARA OCCIDENTAL:
Le MAROC a versé jusqu’à 1 000 000 $ pour acheter un Think Thank
Washingtonien.
SPS 21/10/2017 - 17:53
Washington, 21 oct 2017 (SPS)
La fondation de l’office Chérifien des Phosphates (OCP) a versé en 2016 entre
250.000 et un (1) million de dollars au Think Tank américain Atlantic Council
en échange de faveurs diplomatiques sur le dossier du Sahara Occidental occupé
par le Maroc, soutenu par la France.
Le montant versé
par Rabat a été rendu public sur le site d’Atlantic Council au même titre qu’un
autre don oscillant entre 25.000 et 50.000 dollars offert par le Centre
culturel marocano-américain, lié à la principale entreprise de lobbying
marocain, la fondation OCP.
Ce Think Tank qui
fonctionne beaucoup plus comme un lobby a rendu public sa liste de donateurs
pour 2016 dans laquelle figurent de grandes compagnies pétrolières des pays du
Golfe et des Etats-Unis.
Rabat espérait en
effet un changement dans la position américaine sur ce dossier en misant sur
une des figures du Think Tank, Peter Pham, pressenti, alors, comme future
sous-secrétaire d’Etat adjoint chargé des Affaires africaines dans la nouvelle
administration Trump. Pham dirige actuellement un centre de réflexion sur
l’Afrique relevant de ce Think Tank.
Peter Pham, connu
pour sa proximité avec le Maroc, a été l’un des prétendants à ce poste
politique d’importance pour l’Afrique avant qu’il ne soit éjecté de la liste
des candidats après les objections formulées par le sénateur de l’Oklahoma
James Inhofe.
L'influent sénateur
et grand ami du Sahara Occidental a considéré que l’administration américaine
devait prendre une position plus ferme sur le statut des territoires sahraouis
occupés estimant que la position de Pham sur ce dossier était incompatible avec
la qualité de responsable au département d’Etat, selon des révélations publiées
par Foreign Policy.
Après plusieurs
mois de tergiversation, l’administration Trump a nommé en septembre dernier
Donald Yamamoto à ce poste, un fin connaisseur de l’Afrique, selon plusieurs
observateurs à Washington.
L’OCP n’est pas à
sa première opération de lobbying aux Etats-Unis, les révélations du quotidien
américain, Daily Caller, sur les sommes versées par cette fondation à
l’ancienne candidate démocrate, Hillary Clinton, renseignent sur les
financements importants mobilisés par Rabat pour tenter de changer la position
américaine sur ce dossier.
La fondation
Clinton a reçu 15 millions de dollars de la part du roi du Maroc, Mohamed VI,
pour assouplir la politique des restrictions imposées par le gouvernement des
Etats-Unis aux investissements américains dans le Sahara Occidental en raison
de l’occupation illégale de ces territoires.
L’argent accordé à
la fondation, à l’époque où Hillary Clinton était secrétaire d’Etat, a permis à
la compagnie publique marocaine OCP d’intensifier son exploitation controversée
des ressources minières du Sahara Occidental occupée.
Ces informations
viennent s’ajouter également aux révélations de Wikileaks en 2016, sur un don
de 12 millions de dollars attribué par le Maroc à la Fondation Clinton afin de
pouvoir héberger l’édition 2015 de la conférence annuelle de la fondation à
Marrakech. Un million de dollars supplémentaire a été versé par OCP pour
couvrir les frais de la conférence.
Bien que le Maroc
dépense des millions de dollars chaque année pour faire pression sur le Congrès
afin de l’amener à reconsidérer sa position sur le conflit au Sahara
Occidental, le projet de loi sur le financement des opérations extérieures du
département d’Etat, adopté par le Sénat montre que "les efforts de
lobbying des Sahraouis, même moins importants en termes de financements, ont
porté leurs fruits", écrit vendredi al Monitor, le site américain
spécialisé dans les questions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
La commission des
appropriations du Sénat a consacré à l’aide accordée au Sahara Occidental
un chapitre séparé de celui du Maroc, en affirmant que tout financement
qui sera octroyé aux territoires occupés sera géré par la mission pour
l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso) en consultation
avec le Sénat.
Le Sénat a exclu
Rabat de la gestion de ces financements dans les territoires occupés, estimant
que confier au Maroc cette mission revenait à le reconnaître indirectement
comme puissance administrante.
La dernière liste
des dépendances et territoires à souveraineté spéciale, établie par le
département d’Etat, a confirmé une fois de plus que l’administration américaine
ne reconnaissait pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara
occidental.
Le Département
d’Etat qui a introduit fin 2016 quelques changements à cette liste a maintenu
sa position sur le territoire sahraoui en affirmant que sa souveraineté
"reste à déterminer ".
La position
américaine s’aligne sur celle des Nations Unies qui considèrent le Sahara
Occidental comme un territoire non autonome en attente de décolonisation.
Washington s’est en effet démarqué plusieurs fois du plan d’autonomie présenté
par le Maroc en laissant travailler l’ONU sans lui tracer de voie à suivre. (SPS).

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