Une cinquantaine de personnalités appellent Macron à intervenir pour le
droit de visite de Claude Mangin-Asfari à son mari.
SPS 03/05/2018 - 15:51
Paris, 3 mai 2018 (SPS) Une cinquantaine de personnalités françaises et
étrangères ont appelé jeudi le président Emmanuel Macron à mettre
"tout en œuvre" pour permettre à Claude Mangin, en grève de la
faim illimitée, de rendre visite à son mari Naâma Asfari, prisonnier
politique sahraoui au Maroc.
La militante française pour la cause sahraouie,
rappelle-t-on, est entrée en grève de la faim le 18 avril dernier pour
protester contre son interdiction par les autorités marocaines de rendre
visite à son époux, le militant sahraoui Naâma Asfari, condamné à 30 de
prison.
"Nous appelons le président de la République
française et son gouvernement à mettre tout en œuvre pour que les
autorités marocaines permettent à Claude Mangin-Asfari de pouvoir rendre
visite à son mari Naâma Asfari", ont écrit les signataires de
l'appel, ajoutant que la France "sait se montrer généreu(se) quand le roi
du Maroc a besoin de soins, et nous espérons en retour un geste d’humanité de
sa part".
L'appel a été signé par des élus, maires, députés,
religieux, sénateurs, politiques, journalistes, juristes, artistes,
universitaires, chercheurs, militants associatifs, ainsi que par des
personnalités américaines et australiennes.
Les signataires ont rappelé dans leur appel que
Claude Mangin-Safari, citoyenne française et enseignante dans un collège
de la région parisienne, s'est vue refuser le 16 avril dernier, pour la
quatrième fois en près de deux ans, l’accès au territoire marocain,
"sans motif exprimé", soulignant que ce refus "équivaut à
une interdiction de visite à son mari, soit une atteinte grave à son
droit élémentaire à une vie privée et familiale".
"Nous considérons que ces interdictions de
séjour constituent des représailles, à l’encontre de Naâma et de son
épouse, qui violent les recommandations du Comité contre la torture de
l’ONU (CAT)", ont-ils affirmé, rappelant que l’avis définitif du
CAT, rendu le 12 décembre 2016, a reconnu concernant Naâma la violation
par l’Etat marocain de plusieurs articles de la Convention contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Le CAT avait invité expressément le royaume du
Maroc "à s’abstenir de tout acte de pression, d’intimidation ou de
représailles susceptibles de nuire à l’intégrité physique et morale du
plaignant et de sa famille et de permettre au plaignant de recevoir des
visites de la famille en prison".
Le Maroc, soutenu par la France, interdit depuis
des mois des visites aux prisonniers sahraouis détenus dans ses prisons,
ainsi que celles des militants des droits de l'homme. On dénombre au
total 350 personnes interdites de se rendre au Maroc.
En février dernier, deux avocates, Ingrid Metton et
Olfa Ouled, du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Iziz, détenus
au Maroc depuis plus de sept ans, ont été interdites d'entrer au Maroc.
Les deux avocates, du barreau de Paris, qui avaient
défendu les militants sahraouis lors des audiences de leur procès en
appel, entre janvier et mai 2017, à la Cour d’appel de Rabat-Salé, ont
voulu rendre visite à leurs clients suite à des informations faisant état
des mauvais traitements qu’ils auraient subis en prison, rappelle-t-on.
Dix-neuf militants sahraouis, rappelle-t-on encore, ont été lourdement
condamné le 19 juillet 2017, au terme de ce procès où les seules preuves
présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers
politiques sahraouis ont été dispersés dans 7 prisons à travers le
territoire marocain. (SPS) Publié par
SPS.
